Baie-Saint-Paul : l’art comme miroir de société au MAC et au Symposium d’art contemporain

Alors que l’été arrive à grands pas dans Charlevoix, le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (MAC BSP) lance une saison culturelle foisonnante, placée sous la thématique de la fable. Gabrielle Bouchard, directrice générale du musée, promet une programmation riche, qui s’annonce aussi ludique que profonde.

Mathieu Larivière – Initiative de journalisme local

Deux expositions phares seront à l’honneur : une série de 100 gravures de Marc Chagall illustrant les fables de La Fontaine, prêtées par le collectionneur Marc Bellemare, et une réinterprétation picturale de l’artiste québécoise Carole Wainio. « Elle va vraiment jouer avec les codes pour créer des œuvres, puis, encore une fois, ses oeuvres sont basées sur les fables de La Fontaine », explique madame Bouchard. Les fables deviennent ici prétextes à des réflexions sur les valeurs sociales et le civisme en société. « Les adultes auraient intérêt à les relire une fois de temps en temps parce que c'est des morales, c'est comment bien agir en société. Ça parle de justice, ça parle de droitesse, ça parle de plein de choses que, des fois, on oublie quand [on est] rendu plus vieux », soutient la directrice.

La populaire placette Desjardins revient aussi cet été, avec un espace renouvelé et de nouvelles activités de médiation culturelle. « On veut que cet espace-là, les gens puissent se l’approprier. [La placette] n’est pas juste pour le musée », insiste madame Bouchard. Au programme : ateliers de création pour enfants les samedis en avant-midi, soirées gourmandes avec des producteurs locaux invités, et une première œuvre publique éphémère visible sur le toit du musée. Cette dernière sera conçue par les artistes Pierre&Marie.

Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul

Quant au Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, il se tiendra du 30 juillet au 24 août 2025, sous une thématique axée sur la rencontre. Des artistes pluridisciplinaires comme Joannie Lafrenière, Masela Nkolo et Nico Williams proposeront des œuvres ancrées dans la proximité - notamment des personnes âgées - , l’engagement social et les rencontres non sollicitées. « Le Symposium, c'est la rencontre. C'est les gens qui viennent rencontrer le public, qui viennent rencontrer les artistes, être en contact directement avec la création. Donc, on voulait vraiment revenir au début puis, bien, on voulait s'enlever le plus de barrières possible », commente Gabrielle Bouchard.

Dans les nouveautés de cette année, l’établissement muséal installera notamment des espaces de création dans la ville de Baie-Saint-Paul, près d’une résidence de personnes âgées, pour capturer des portraits de ceux et celles qui pourraient avoir de la difficulté à se déplacer jusqu’au musée pour rencontrer les artistes.

L’été 2025 au MAC BSP en sera un où l’art sort du musée, questionne et rassemble. « On n'a même pas tout dit [de notre programmation]. Ça fait que tout ça va apparaître sur les réseaux sociaux, sur notre site web dans les prochains temps », conclut Gabrielle Bouchard.