La première édition du colloque sur l’amélioration de la santé dans Charlevoix, tenue au Petit Manoir du Casino à La Malbaie, a dépassé les attentes de ses organisateurs. Réunissant une centaine de participants issus des milieux politique, scientifique, communautaire et institutionnel, l’événement a permis de jeter les bases d’un mouvement régional axé sur la promotion de la santé globale et la mobilisation citoyenne.

Mathieu Larivière – Initiative de journalisme local

« On assiste au premier colloque citoyen sur l’amélioration de la santé au Québec, tout simplement », indique le Dr Jean-Luc Dupuis, initiateur du projet. Selon lui, il est urgent de « rectifier » la perception publique quant à l’amélioration de la santé. « Traiter des maladies, ça n’améliore pas la santé. Si moi je vous traite pour des cataractes, [...] ça n’améliore pas votre santé générale », soutient le Dr Dupuis.

Articulé autour de quatre axes — santé physique, alimentation, bien-être psychologique et santé environnementale — le colloque mise sur la mobilisation citoyenne. « Ici, dans Charlevoix, on peut partir un mouvement pour que les citoyens, eux-mêmes, donnent des idées par lesquelles on peut améliorer notre santé », insiste Dr Dupuis.

Un logo symbolique, nommé CÉMA santé, pourrait même devenir une forme de certification régionale pour souligner les efforts des organisations engagées dans une démarche de santé globale et active.

Présent au colloque, le professeur-chercheur Jean-Pierre Després, du Centre de recherche en santé durable Vitam, a tenu à rappeler que la population a le pouvoir de prendre en main la santé de la communauté. « La santé, ça se fabrique justement dans nos communautés, nos milieux de vie […] Il ne faut pas imposer des solutions aux citoyens de la région, il faut les écouter », estime-t-il.

Santé environnementale au menu

Les experts rencontrés ont souligné l'importance d'intégrer le volet de la santé environnementale dans les quatre piliers du colloque. « On voit, notamment dans les données de la santé publique qui sont disponibles lors du colloque, il y a de l'écoanxiété chez les jeunes dans Charlevoix. Les jeunes voient ce qui se passe, ils sont préoccupés. Et puis, ça peut les préoccuper au niveau de l'impact sur leur santé. On sait qu'il y a un lien, là. Donc, il faut s'y attarder, il faut en parler, puis agir ensemble », explique Audrey-Maude Southière, adjointe territoriale - secteur Charlevoix, pour le CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Pour les organisateurs, cette initiative régionale pourrait inspirer d’autres régions du Québec. Un comité consultatif sera formé dans les prochains mois pour évaluer les retombées de l’événement et soutenir l’émergence de projets locaux.